Le Wing Chun en Chine

Le Wing Chun en Chine

Journal de bord II - Comme des frères

La Chine a été mon premier grand voyage en solo. Et s'il y a quelque chose que j'ai pu observer chez tous les gens qui font ce type de voyage pour la première fois, c'est qu'une fois arrivé à l'endroit où vous posez enfin définitivement vos valises, un sentiment vous saisit. Vous vous dites : "Mais bordel, qu'est-ce que je fais là ?"

Cette sensation met un petit moment à passer. Et chacun la vit à sa manière. Pour ma part, mon mécanisme de défense a été de dormir non stop pendant deux jours. En me réveillant, je me sentis mieux. Peut-être avais-je assimilé les odeurs, les sons, entendu inconsciemment parler chinois dans le couloir... Toujours est il que la boule au ventre avait disparu.

Je ne m'étendrai pas très longtemps sur ma première année en Chine. D'une part parce que c'est mon nouveau voyage qui nous intéresse sur ce blog. Et d'autre part parce qu'il a eu lieu il y a maintenant trois ans, et que je ne saurais jamais rendre leur juste intensité à ces instants. Je vais tout de même le raconter dans les grandes lignes, car il a clairement été un tournant crucial de ma vie.

Si je ne devais retenir qu'une seule chose de cette aventure, ce serait, sans aucune sorte d'hésitation, les gens que j'ai rencontré et les amitiés que j'ai créé là bas. Certaines des personnes avec qui je me suis entrainé dans ces montagnes font maintenant partie intégrante de ma vie. Au delà même de ce que j'ai acquis en terme d'arts martiaux, ce sont ces personnes, ces frères, qui sont la plus belle récompense de ce voyage.

Vous savez, on a pas l'habitude en France de verser le même jour sa sueur, son sang et ses larmes. L'entraînement peut être extrêmement éprouvant. Pas uniquement physiquement, mais psychologiquement aussi. A Kunyu, personne n'échappe à la remise en question. A la perte de motivation. Parfois même au dégoût total. Courir face au vent à -10° alors que la neige vous frappe le visage, que votre blessure de la semaine dernière fait hurler votre cuisse, et que vous savez que vous n'en êtes qu'à l'échauffement, ça peut briser votre enthousiasme en peu de temps.

Et c'est à ce moment là que la tape dans le dos amicale mais puissante prend tout son sens. On ne souffre jamais seul à Kunyu. On souffre tous ensemble. Comme des frères. Et c'est définitivement ce qui vous fait tenir dans les moments de doute. Savoir que vous n'avez que quelques pas à faire pour aller retrouver vos potes, et que grâce à eux, tout se passera bien.

On est ici très loin de toute expérience que vous auriez faite en France. Le collège, le lycée, le monde professionnel... A Kunyu, nous sommes tous là pour la même raison, ce qui nous rapproche déjà beaucoup. La barrière de la langue n'est rien face à un sourire encourageant. Le kung fu est l'art du geste. Nous n'avons pas forcément besoin de nous parler pour nous comprendre dans les moments difficiles. Et ceci est probablement la plus beau sentiment que j'ai ressenti là bas.



17/05/2015
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